Histoires d’Elfes 2
Histoires d’Elfes II, contes,toujours pour petits et grands... édité en décembre 2001.
Illustré par Christian Cance
extrait:
L’HISTOIRE DU GARS PAULIN
Le gars Paulin, c’était un
brave gars.
Il aimait sa terre et elle le lui rendait bien.
C’était une bonne terre, avec de l’argile, du calcaire, une couche d’humus moelleuse qui montrait qu’on l’avait enrichie avec constance et amour.
Quand il marchait sur sa terre, le gars Paulin, il était fier. Et il avait raison !
Il aimait sa terre et elle le lui rendait bien.
C’était une bonne terre, avec de l’argile, du calcaire, une couche d’humus moelleuse qui montrait qu’on l’avait enrichie avec constance et amour.
Quand il marchait sur sa terre, le gars Paulin, il était fier. Et il avait raison !
Elle était souple sa
terre ; on avait toujours l’impression de marcher sur quelque chose de
doux, de vivant, d’aérien, presque.
Elle n’était pas dure sous
le pied nu, même les cailloux n’étaient pas pointus.
Quand il travaillait sa terre, le gars Paulin, il était heureux. Heureux comme on peut l’être quand la bêche ou le banard s’enfoncent tout seul, comme s’il était attendu, comme s’il était accueilli, presque aspiré.
Et au doux temps des
semailles, quand il traçait son sillon, c’était comme si la terre s’écartait
pour le laisser passer, puis chaque graine était comme absorbée, enfouie, prête
à s’adonner au plus tendre des sommeils, celui de l’hiver.
Alors, le gars Paulin, il
ne se plaignait de rien.
Il était bien, là. Heureux. Tout simplement.
Nourri à la fois par l’amour de sa terre et par les fruits qu’elle lui donnait.
Il était bien, là. Heureux. Tout simplement.
Nourri à la fois par l’amour de sa terre et par les fruits qu’elle lui donnait.
Au printemps, quand tout
jaillissait de l’ombre profonde pour s’élancer vers le soleil, c’était un
éblouissement.
D’abord c’était timide. Un
verdoiement à peine perceptible.
Des petites pousses osant
tout juste montrer le bout de leur nez de peur qu’un gel tardif ne vienne les
ratatiner.
Et puis, plus sûres
d’elles, toutes ces pousses se faisaient feuille, tige, et, chacune avec son
génie propre, se lançaient à la conquête du vaste monde.
Les blés dardaient leur
rectitude vers le ciel, après un tallage bienfaiteur ; les pois et les
haricots enroulaient leurs vrilles ; les salades étalaient leurs larges
feuilles… les arbres sortaient leurs fleurs, leurs feuilles ; les fruits,
peu à peu, se distinguaient aux aisselles des branches…. Et les fleurs, toutes
ces fleurs des champs qui s’apprêtaient à être un si tendre pâturage, puis à
devenir un si beau foin pour l’hiver prochain ; et les roses, ces roses
merveilleuses au parfum si subtil, frais ou captivant.
Le printemps venu, le gars
Paulin avait l’impression de sortir d’un état d’hibernation où, tel une graine
germant au fond de son sillon, il n’avait qu’une envie : courir au soleil.
Il visitait chaque parcelle de terrain et vérifiait que tout levait, que tout ce qui levait, poussait ; que tout ce qui poussait était à sa place… Une agitation apparemment insensée s’emparait de lui jusqu’au soir.
Il visitait chaque parcelle de terrain et vérifiait que tout levait, que tout ce qui levait, poussait ; que tout ce qui poussait était à sa place… Une agitation apparemment insensée s’emparait de lui jusqu’au soir.
À la tombée de la nuit, il s’asseyait sur le pas de sa porte. Et, là, il respirait.
Il humait l’air de cette
fin de journée avec délices.
Il inspirait .
Le doux parfum de l’herbe
tendre et des fleurs le pénétrait, l’habitait entièrement.
Et dans cette attente
douce du crépuscule le plus beau moment de sa journée commençait : Uraïna
venait le voir.
Uraïna demeurait au pied
des bois, précisément, elle demeurait entre la terre, l’air et l’eau :
dans le creux de rocher d’où jaillissait
la source cristalline qui portait chaque jour au gars Paulin et à sa terre
chérie l’eau dont ils avaient besoin.
Uraïna, vous l’avez
compris, était une ondine. Vous savez, les fées des sources !
Le gars Paulin avait
choisi, comme chaque soir, la plus belle des roses.
Il avait pris son temps
pour la choisir : son parfum devait être naissant, ses pétales
entr’ouverts, sa couleur douce.
Une rose trop
agressivement chargée de nard aurait fait fuir la belle Uraïna.
Une autre, trop jeune,
n’aurait pas eu assez d’effluves pour l’attirer.
Le choix de la rose idéale
était un art où le gars Paulin excellait.
Et pas une fois Uraïna
n’avait manqué au rendez-vous.
...
la suite dans le livre!
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